📊 Ce que révèle l'étude SWIPE 2024

La première étude nationale suisse sur les 0-5 ans (4200 parents interrogés) apporte des nouvelles plutôt rassurantes : notre pays figure parmi les bons élèves. Le temps d'écran moyen respecte globalement les recommandations de l'OMS, passant de 19 minutes par jour pour les 1-2 ans à 47 minutes pour les 5-6 ans.

Point encourageant : 50% des enfants de deux ans n'ont jamais utilisé d'appareil numérique. De plus, la moitié du temps d'écran est consacrée à l'écoute (musiques, histoires audio), moins stimulante que les vidéos.

 ⚠️ Les enjeux du développement.

Cependant, une enquête romande menée par Action Innocence et l'Université de Genève révèle que les enfants de moins de 3 ans sont exposés plus de 2 heures par jour aux écrans - majoritairement de manière indirecte via l'usage parental. Le premier contact visuel survient dès 9 mois en moyenne.

Les recherches internationales démontrent des liens significatifs entre surexposition précoce et:

- Retards dans le développement du langage

- Troubles de l'attention et de concentration 

- Difficultés émotionnelles et relationnelles

- Perturbations du sommeil

- Impact sur les capacités cognitives

 🎯 Des repères clairs pour les familles

La règle 3-6-9-12 du psychiatre Serge Tisseron offre des balises adaptées à chaque âge:

- Avant 3 ans : Pas d'écran (sauf vidéobavardage familial)

- Avant 6 ans : Pas de console personnelle

- Avant 9 ans : Internet uniquement accompagné

- Avant 12 ans : Pas d'Internet en autonomie

La règle des 4 PAS, simple et efficace:

❌ Pas le matin (pour favoriser l'attention en classe)

❌ Pas pendant les repas (pour les échanges familiaux)

❌ Pas dans la chambre (pour préserver l'autonomie de jeu)

❌ Pas avant le coucher (pour un sommeil de qualité)

 💡 Ce qui fait la différence

L'étude SWIPE souligne l'importance du co-visionnement : les enfants suisses utilisent majoritairement les écrans de manière accompagnée, avec des contenus éducatifs. C'est cette présence parentale active qui transforme l'écran d'un objet de passivité en outil d'apprentissage partagé.

 🤝 Des initiatives romandes inspirantes

Notre région se mobilise avec des campagnes de prévention innovantes:

- "Écrans, parlons-en!" à Genève et Lausanne

- Les documentaires d'Action Innocence "Grandir avec les écrans"

- Les formations de REPER pour les professionnels

- Les ressources multilingues de ProJuventute

 🌱 Mon message aux parents et collègues

Les écrans ne sont ni des ennemis ni des alliés inconditionnels. Ce qui compte, c'est comment et quand nous les intégrons dans le quotidien des enfants. Dans nos structures parascolaires, nous avons la responsabilité d'informer sans culpabiliser, d'accompagner sans diaboliser.

L'enfant a besoin de bouger, manipuler, interagir, créer - autant d'expériences irremplaçables pour son développement. Les écrans peuvent compléter ces apprentissages, jamais les substituer.

Et vous, quelles stratégies mettez-vous en place dans votre contexte professionnel ou familial pour un usage équilibré des écrans ?

Professionnels de l'éducation et parents : n'hésitez pas à consulter les ressources d'Action Innocence, ProJuventute et la plateforme "Jeunes et Médias" de la Confédération pour des conseils adaptés à chaque âge.

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